Bilan des 2 nuits des étoiles filantes de Felleries, avec le passage d’un bolide.

Publié le par yvaton

 Samedi 15 août : 8 membres de l’association, et la présence  d’une petite dizaine de personnes, dont Avesnophis de la communauté des bloggers Avesnois, qui était venu nous rendre une petite visite de courtoisie.

 

Après installation du matériel, la nuit d’observation a commencé en fanfare un tout petit peu avant 22h00 avec le passage d’un bolide . Celui-ci venait du sud en direction  Nord/Nord/Ouest, le passage a duré quelques secondes, avant qu’il ne se désagrège. Sa couleur était d’un blanc-jaune éblouissant avec des reflets bleu-vert, la traînée qu’il a laissé s’est vite dissipée. Les personnes présentes ont été surprises, dont moi, qui ait cru un instant qu’il y avait une fusée échappée d’un feu d’artifice dans le coin ! C’est en écoutant la radio qu’on a su qu’une bonne partie du Nord de la France ainsi que la Belgique l’avait vu, ce n’était donc pas une hallucination due à une consommation excessive de bière du Chti !!!!

Après avoir repris nos esprits (car le palpitant en prend un coup !), et amplement commenté le phénomène, on a pu s’atteler à l’observation du ciel, car le triangle d’été Deneb du Cygne, Véga de la Lyre et Altaïr de l’Aigle était bien visible, ainsi que la Polaire pour terminer la mise en station des instruments. Une fois la nuit tombée, Nicolas, le président du club astro ainsi que Romaric purent alors pointer au laser les différentes constellations et expliquer leur origine mythologique.

De mon côté, j’avais terminé la mise en station du LX10 de l’association, installé dessus un Crayford démultiplié 1/10ème pour affiner la mise au point. En effet le réglage de MAP sur ce télescope est assez folklorique : il y a un « shifting » du diable dû au déplacement du miroir principal lors de la mise au point, et l’objet pointé à tendance à se barrer du champ de l’oculaire justement lorsqu’on arrive à la MAP correcte.

On a passé en revue comme d’habitude les objets du ciel d’été (étoiles doubles, amas globulaires, nébuleuses et bien entendu l’incontournable galaxie d’Andromède). Certains avaient ramené des chaises longues et s’étaient installés tranquilles-peinards pour regarder passer les étoiles filantes et les satellites.

Il était passé minuit quand Jupiter a enfin sorti son nez de derrière les arbres qui bordent le terrain d’entraînement de foot, quelques nuages d’altitude étaient arrivés, mais le côté sud était heureusement resté dégagé. J’ai pu sortir l’artillerie lourde (webcam, PC portable, flip-mirror, batterie de voiture, convertisseur 12V/220V) et pointer Jupiter. Le mouvement fin d’ascension droite du télescope était légèrement grippé, et ce fut la galère pour recentrer Jupiter au fur et à mesure que l’enregistrement des images se faisait avec Astrosnap : juré, demain je prendrai le temps de brancher la raquette de commande du moteur d’AD (que j’ai désespérément chercher dans le noir sans la trouver). J’avais dû trop bien la ranger à la dernière sortie d’observation !

J’ai quand même réussi à faire quelques 4 Go d’images, dont une partie avec le barlow x2, mais je n’ai jamais réussi à faire une mise au point correcte avec le doubleur de focale, tellement il y avait de turbulence : Jupi avait la danse de Saint Guy et se barrait dès que je touchai au mouvement en A.D. Après avoir failli piquer une crise, je me suis résolu à  collecter mes images sans le barlow.


Voilà quand même le résultat de Jupiter avec le barlow x2 (soit une focale de 4m) :

Y a pas de quoi crier : "Venez voir", la turbulence m'ayant empéché de faire une mise au point correcte. Même en forçant sur les ondelettes avec Registax, pas  détails...

 

Il était près de 2h00 du matin quand on a remballé le matériel : les nuages étaient arrivés en nombre et la lame de Schmidt du LX10 dégoulinait de buée malgré le pare-buée. Dire que j’en avais fait un électrique avec une centaine de résistances qui marchait impec, mais les déménagements successifs du matos (et le peu de soin de quelqu’un qui se reconnaîtra !) ont fait que je ne l’ai jamais retrouvé…

Deux images de Jupiter, dont en premier une brute qui montre l’aspect de cette planète telle qu’on pouvait la voir à l’écran. La seconde est le résultat du traitement par Registax 4 du meilleur AVI (empilage d’environ 1,8 Go d’images –à 901 Ko par image en bmp- avec sélection de 70 % des meilleures). On peut voir sur la droite les satellites Io et Ganymède (vérifié avec le logiciel Jupiter 2.0.7), ces deux satellites ont presque toujours été dans le champ de la webcam, car ils étaient relativement prés de la planète, donc la registration les a fait apparaître, malgré leur peu de luminosité, et je n'ai pas été obligé de surexposé Jupiter pour les rendre visibles.

Je n'ai pas eu la même chance le lendemain ...

 

Une des photos brutes de traitement


Photo issue de la registration de 1200 images avec Registax 4 : Jupi et deux satellites (Io et Ganymède)

 

 

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Dimanche 16 août : à peu près le même personnel de l’association et le même nombre de visiteurs. Il faut dire qu’il n’y a pas eu de publicité pour ces nuits, sauf sur le site web de l’assoc, la Voix du Nord et l’Observateur ayant vraisemblablement d’autres chats à fouetter !!

 

Une petite photo de l’horizon Nord du site, avec l’église de Felleries :


J’avais installé le pied photo et l’EOS 300D pour essayer de prendre le « flare » (flash) du satellite Iridium qui devait passer à 22h22 (renseignements pris sur le site Heavens Above.com). Il était donné pour avoir une magnitude de –8, donc la magnitude maxi que peuvent avoir le flash de ces satellites quand la lumière du Soleil se réfléchit dans leurs panneaux solaires. Mais une mauvaise interprétation de son plan de passage a fait qu’il est passé beaucoup plus sur la droite et que je l’ai loupé… Ca commençait bien ! Et si j’avais installé ce matériel hier, j’aurais peut-être pu avoir la chance de photographier le bolide, il est grosso modo passé dans le champ de l’APN, telle que la photo est prise là …

 

Le télescope LX10 était prêt, j’avais retrouvé la raquette de commande des moteurs (ça va quand même mieux quand il fait jour !), il ne restait plus qu’à attendre Jupiter, qui ne serait sorti des arbres que dans 1h30. On refit comme la veille le tour des constellations avec certains visiteurs qui étaient arrivés, le ciel semblant un peu plus limpide qu’hier, malgré les nuages visibles côté Nord/Ouest après le coucher de soleil. Une partie des personnes présentes étaient déjà installée confortablement dans les chaises pliantes et devisaient en attendant la prochaine étoile filante.

Enfin Jupiter est sortie du bois !

Le fourbi informatique étant déjà prêt et le convertisseur en route, il ne restait plus qu’à pointer la planète, bien la focaliser sur l’écran et démarrer l’enregistrement. J’ai pu ainsi faire un bon 8 Go d’images, et c’était un régal de recentrer  la planète sur l’écran avec la raquette de commande ! Comme quoi une bonne préparation du matériel évite des prises de tête et des poussées de tension !

Comme la turbulence a l’air d’être moins importante qu’hier, normalement la qualité des résultats photographiques devrait s’en ressentir…

Les quatre résultats de Jupiter (l’AVI de plus de 7 Go a été tronçonné en quatre parties, parce que la planète tourne sur elle-même (et les détails avec !) et aussi pour que le logiciel Registax puisse faire son boulot sans attraper une indigestion) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 







Et la photo n°2 en taille normale, qui semble avoir le plus de détails :


Jupiter à cette heure là était entouré de ses quatre satellites, j’ai essayé de les faire apparaître en augmentant le gain, en baissant la vitesse d’obturation et en tournant la webcam pour réussir à loger le tout (en diagonale) dans la fenêtre 640x480 du logiciel. Pour l'histoire de faire rentrer le tout dans une image en 640x480, j'ai loupé mon coup : les satellites étaient vraiment trop près des bords. J'ai donc utilisé deux séquences où ils étaient par paire et j'ai rassemblé le tout sous the Gimp, d'où le format bizarre de la photo !

Jupiter est donc surexposée, mais on peut ainsi voir ses satellites qui forment deux couples entourant sa majesté Jupi !


De gauche à droite : Ganymède, Io, Callisto et Europe.

 Faut vraiment mettre ses yeux au bout de ses doigts pour apercevoir Callisto et Europe !

 


Deux heures du mat’ : il est temps de remballer le matos, de fermer la boutique, de baisser les stores et d’aller se coucher. Les nuages avaient déjà investi le ciel de Felleries…

 

 

A la prochaine obs' !!!

 


Publié dans ASTRONOMIE

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